Créer ou reprendre un cabinet médical ou toute activité médicale en Suisse constitue une démarche ambitieuse, mais accessible avec une stratégie de financement adaptée et un accompagnement professionnel. Qu’il s’agisse d’un projet en ville (Genève, Lausanne, Neuchâtel) ou en zone périphérique, les professionnels de santé doivent faire face à des investissements importants. Ce guide concret est destiné aux professionnels de la santé et aux médecins pour les aider à financer efficacement leur projet d'installation ou d'investissement.

La première étape consiste à évaluer avec précision les investissements nécessaires. Contrairement à une simple activité de consultation, un cabinet médical implique des coûts fixes élevés dès le départ. Il faut anticiper l'achat de matériel médical, d’ordinateurs et de logiciels métier, mais aussi les frais d’aménagement, le mobilier, les dispositifs de sécurité et la signalétique. À cela s’ajoutent le fonds de roulement pour couvrir les dépenses des premiers mois, les assurances professionnelles, les cotisations sociales et les frais de lancement de l’activité.

Si vous reprenez un cabinet existant, le prix de cession peut représenter une charge importante à financer. Il dépendra de plusieurs critères : emplacement, patientèle, chiffre d’affaires historique, équipements inclus, et potentiel de développement.

Dans la majorité des cas, le budget global pour s’installer de manière professionnelle se situe entre 150 000 et 500 000 francs suisses.

Il existe plusieurs moyens de financer un cabinet médical, à combiner selon votre profil et votre projet :

Le financement bancaire classique reste la solution la plus répandue. De nombreuses banques en Suisse proposent des crédits aux professions libérales. Le prêt est généralement accordé sur 5 à 7 ans, avec des taux d’intérêt raisonnables. Toutefois, un apport personnel est souvent exigé, généralement de 20 à 30 % du montant total. Le business plan est ici un outil essentiel : il doit démontrer la rentabilité future de votre cabinet, la solidité de votre stratégie, et la maîtrise des risques.

Autre solution intéressante : le leasing médical. Cette forme de location financière permet de financer le matériel médical (échographes, fauteuils, équipements de stérilisation, etc.) sans impacter immédiatement la trésorerie. Les loyers sont déductibles fiscalement, et à l’issue du contrat, il est souvent possible d’acheter le matériel à un prix résiduel avantageux. Le leasing est particulièrement adapté aux cabinets en phase de lancement, ou à ceux qui veulent régulièrement renouveler leur équipement.

N’oublions pas les aides publiques. Dans certains cantons ou communes, des subventions ou des incitations à l’installation existent, notamment en zones médicalement sous-dotées. Cela peut concerner les généralistes, les pédiatres ou les spécialistes dans des régions rurales. Il est donc utile de se renseigner auprès des autorités cantonales de santé ou des chambres professionnelles.

Enfin, les solutions de financement alternatives se développent : crowdfunding médical, prêts d’honneur, ou partenariats avec des réseaux de soins ou des centres médicaux pluridisciplinaires qui proposent parfois un partage des frais d’installation.

Les organismes de financement ne regardent pas uniquement les chiffres. Ils veulent aussi être rassurés sur la rigueur de votre démarche. Un projet bien présenté et structuré augmente considérablement vos chances de succès.

Le business plan doit contenir des projections réalistes sur trois ans, une analyse du marché local, une stratégie de communication et une explication claire de vos choix juridiques (raison individuelle, Sàrl, SA). Il est aussi conseillé d’inclure un plan de trésorerie mensuel pour la première année.

Votre profil personnel est également pris en compte : formation, expérience antérieure, historique bancaire, capacité de gestion. Un jeune diplômé n’aura pas le même accès au crédit qu’un médecin ayant déjà travaillé plusieurs années dans une structure établie.

Une analyse concurrentielle locale est aussi un atout : si vous démontrez qu’il y a une forte demande non couverte (quartier en développement, absence de spécialiste dans un rayon de 5 km, etc.), vous rassurez vos interlocuteurs.

Créer un cabinet médical ne se fait pas seul. De plus en plus de professionnels de santé choisissent de se faire accompagner par des experts du domaine : conseillers en installation, spécialistes du financement, consultants en création d’entreprise.

Un coach professionnel indépendant peut vous aider à définir votre modèle économique, négocier vos conditions bancaires, sélectionner les bons outils numériques, choisir votre statut juridique et structurer votre prévoyance sociale. Il joue un rôle de catalyseur, vous fait gagner du temps, sécurise vos décisions et vous aide à éviter les erreurs classiques.

Notre cabinet accompagne spécifiquement les professionnels de la santé en Suisse romande, avec des outils, des simulateurs de leasing, des exemples de business plan médical et un accompagnement sur mesure à chaque étape.